A propos

L’article 19 de la Constitution haïtienne de 1987 stipule : « l’Etat a l’impérieuse obligation de garantir le droit à la vie, à la santé, au respect de la personne humaine, à tous les citoyens sans distinction, conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ». Il est donc du ressort de l’Etat de prendre toute disposition permettant à chaque citoyen de jouir ses libertés individuelles et tout autre droit fondamental bref, de remplir ses fonctions régaliennes qui impliquent l’assurance de la sécurité intérieure et extérieure, l’émission de monnaie et la définition de la justice du pays. En peu de mots, l’Etat haïtien est le garant de la jouissance des droits humains par tous et chacun.

Détenteur d’obligation par devant la population qui est titulaire de droits, l’Etat haïtien doit prendre les mesures permettant à chaque citoyen de jouir de ses droits civils, politiques, sociaux, économiques, culturel et spécifiques. Or, jusqu’ici l’Etat haïtien ne dispose pas de services adéquats pour permettre à chaque personne de jouir ses droits à l’information, la vie, la santé, l’éducation etc. C’est une violation flagrante de leurs droits qui est une problématique à plusieurs dimensions en Haïti.

Tout d’abord, les dispositions devant faciliter la jouissance des droits de la personne humaine se font souvent attendre dans certains coins de la République. L’Etat n’arrive pas à mettre des écoles par exemple pour permettre à chaque enfant de jouir de son droit à l’éducation. L’enregistrement des naissances n’est souvent pas effectué après plus de dix ans. La population vit quotidiennement des violations de ses droits fondamentaux par ceux qui sont sensé la protéger et lui assurer l’accès à ses droits et libertés.

La faiblesse institutionnelle ainsi que du cadre normatif sont les principales causes des violations des droits humains qui ont lieu chaque jour en Haïti. Les forces de maintien d’ordre se retrouvent dans le viseur de plusieurs organisations défense des droits de l’homme à cause d’un recours parfois abusif et non nécessaire à la violence. Des personnes arrêtées en attente de jugement sont présentées à la télévision par le Police Nationale d’Haïti (PNH) foulant ainsi du pied leur droit à la présomption d’innocence. Des citoyens sont torturés quotidiennement dans les postes de police au vu et au su des responsables étatiques. Suite à la mort de deux agents de police lors un affrontement avec les membres d’un gang armé de Gran Ravin des riverains ont été exécutés en représailles. Jusqu’à date aucun agent n’a été sanctionné pour cette bévue inacceptable. A cela s’ajoute d’autres difficultés inhérentes au mode de fonctionnement de la presse souvent dénommée le troisième pouvoir.

Avec la démocratie, chaque citoyen a le droit d’exprimer son choix. Cette volonté de contribuer à l’avancement de la société s’exprime par un vote. L’accès à l’information étant un élément crucial dans la détermination du choix de vote. Le débat autour du rôle de la presse dans l’avancement de la démocratie est tout à fait justifié. Face à la situation de la démocratie en Haïti, on peut se permettre de demander si les médias n’ont pas contribué à l’état des lieux actuel.

Aux yeux de certains, la presse est prise dans l’engrenage de la crise généralisée que connait le pays. De plus, à cause du sous-développement, l’indépendance économique sensée garantir la liberté de conscience et de parole au sein d’un média est souvent rompue. Vu les ressources disponibles, il est normal de se questionner sur la possibilité d’existence d’un média libre. Pour exister la presse recourt à des financements publics ou privés, ce qui limite les capacités d’intervention des médias sur certains sujets. De plus, l’absence de cadre normatif réglementant le fonctionnement des médias ouvre la voix au pullulement d’organes de presse qui contribuent à l’empirement de la situation. Avec l’accès à internet et les réseaux sociaux divers outils de propagande ont vu le jour sous-couverts d’agence de presse.

Vu la gravité de la situation du pays, la presse devrait plus que jamais permettre à poser les bases de solution à la crise aux multiples facettes (politique, économique, identitaire, etc.) que connait notre société. La presse devrait aménager un espace qui nous permettrait de définir nos priorités.

Ainsi, pour changer le ton et la donne, «Le Courrier de la Nation» se met au service de la nation en jouant son rôle de réflexivité sociale.

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