Les producteurs de cassave du Nord et du Nord-Est luttent contre la pénurie de manioc

La production de cassave est une activité très prisée dans les départements du Nord et du Nord-Est depuis de nombreuses années. Des centaines d'usines de production fonctionnent dans ce secteur. Cependant, comme dans d'autres domaines, les usines sont confrontées à des défis variés et graves, notamment la pénurie de manioc, produit essentiel à la fabrication de la cassave.

Crédit Photo: Loop
Les producteurs de cassave du Nord et du Nord-Est luttent contre la pénurie de manioc

La faiblesse de la production de manioc dans certaines communes, autrefois réputées pour leur production, constitue un obstacle au développement du secteur et à son essor dans le Nord et le Nord-Est, en particulier dans les communes de Plaine-du-Nord, Quartier Morin et Limonade. Certains propriétaires ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’avenir du secteur.

 

« À certaines périodes de l’année, les prix du manioc ont doublé, voire triplé, ce qui crée un écart significatif entre l’offre et la demande », regrette un propriétaire d’usine situé à Haut-du-Cap, une section de la ville du Cap-Haïtien, qui rappelle que les conditions de production du manioc deviennent de plus en plus difficiles en raison de la faible mécanisation agricole, du coût élevé de la main-d’œuvre salariée, de la rareté des boutures en période de plantation et, surtout, des pratiques culturales rudimentaires.

 

« Notre plus grand problème aujourd’hui est la production locale de manioc. Nous pourrions cuire une grande quantité de cassave par jour et les écouler sur le marché local sans avoir besoin d'une équipe de marketing. Mais le manque de manioc nous gêne », a déclaré un responsable d’une cassaverie située à Balan, un quartier de la Plaine-du-Nord, à une douzaine de kilomètres de la métropole du Nord.

 

« Nous fabriquons de très bons produits. Nos clients viennent de partout pour passer leurs commandes. De ce fait, nous sommes obligés de partir à la recherche de manioc à Capotille, Ouanaminthe, Petit Bourg de Borgne, Caracol et Grande-Rivière du Nord pour ne pas perdre certains contrats », explique Pierre Louis, un entrepreneur de Limonade.

 

Autrefois, des régions comme Plaine-du-Nord, Quartier-Morin, Limonade et Ouanaminthe étaient reconnues pour leur forte production de manioc. Ce n’est plus le cas aujourd'hui. Les cultivateurs, épuisés par le poids du temps, semblent se tourner vers d'autres activités beaucoup plus rentables, comme le café et le cacao. La filière du manioc perd progressivement sa place dans la production locale au profit d'autres denrées.

 

Le manioc pourrait apporter une contribution significative à l'économie de la région ; c'est une denrée stratégique pour le pays et particulièrement pour ces régions. Cependant, l'absence de rationalisation de la filière compromet l'amélioration quantitative et qualitative de ses produits dérivés. Le manque d'infrastructures, la faiblesse technique et technologique, ainsi que l'absence d'incitations et d'encadrement nuisent à la dynamique de la filière.

 

Jodel ALCIDOR


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