CERMICOL : traitements cruels, inhumains et dégradants…, le RNDDH tire la sonnette d’alarme

Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a récemment exprimé sa profonde préoccupation face à cette situation, dénonçant des traitements cruels, inhumains et dégradants infligés à des centaines de personnes. Dans un communiqué de presse publié le 12 septembre, le RNDDH a appelé les autorités à agir immédiatement pour mettre fin à ces violations flagrantes des droits humains. Leur message est clair : des mesures concrètes doivent être prises pour garantir la dignité et le bien-être des personnes incarcérées au CERMICOL.

La composition actuelle du CERMICOL est préoccupante. Bien que l’établissement dispose de six cellules, de deux salles de classe, d’une bibliothèque et d’une cour de récréation, sa capacité d’accueil est largement dépassée. La situation est exacerbée par le dysfonctionnement chronique de l’appareil judiciaire haïtien, affecté non seulement par l’insécurité croissante dans le pays, mais également par une paralysie due aux grèves fréquentes du personnel judiciaire. Ces circonstances contribuent à une surpopulation qui aggrave les conditions de vie au sein du centre.

Le RNDDH a formulé plusieurs recommandations urgentes, notamment le réaménagement de la prison civile de Pétion-Ville pour y transférer les femmes et les filles, la récupération des zones sous l’emprise des gangs où sont situés certains centres carcéraux, ainsi que la nomination d’un responsable dédié aux mineurs. Le RNDDH souligne également la nécessité de fournir un espace de travail adéquat pour les enfants, afin de favoriser leur réhabilitation plutôt que de contribuer à leur dégradation.

L'appel du RNDDH s'inscrit dans un contexte plus large de défense des droits humains en Haïti, où de nombreuses institutions peinent à fonctionner efficacement. La situation au CERMICOL illustre l'urgence de réformer non seulement le système judiciaire, mais aussi les structures de détention pour garantir le respect des droits fondamentaux de tous les individus, en particulier des jeunes.

La communauté internationale, tout comme les acteurs nationaux, doit prêter une attention soutenue à cette situation critique. La rééducation des mineurs ne doit pas se transformer en une simple détention punitive, mais plutôt en un processus visant à leur offrir un avenir meilleur. La dignité humaine doit primer, et il est temps pour les autorités de prendre des mesures significatives pour remédier à cette situation inacceptable.

Jodel ALCIDOR

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