Rapports de l'ULCC : un énième appel à l’action

L'Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) a publié, le 3 septembre dernier, plusieurs rapports d'enquête qui mettent en exergue des cas graves de corruption en Haïti, suscitant une forte inquiétude parmi les citoyens et les autorités. L'ULCC a non seulement demandé une action publique contre 13 diplomates haïtiens pour défaut de déclaration de patrimoine, mais elle a également révélé des détournements de fonds au sein du Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS).

Rapports de l'ULCC : un énième appel à l’action

Selon le rapport, les 13 diplomates concernés incluent des figures notables telles que l'ancien Directeur Général de la Police, Léon Charles, et plusieurs autres personnalités politiques et administratives. Ces individus n'ont pas produit leur déclaration de patrimoine, une obligation légale en vertu des articles 18 de la loi du 12 février 2008 et 28 du Code pénal haïtien. Ces déclarations doivent être déposées dans un délai de 30 jours suivant l'entrée ou la sortie de fonction, un précepte que ces diplomates semblent avoir ignoré. Les conséquences de leur inaction pourraient inclure la privation de leurs droits civils et politiques, et éventuellement leur détention.

 

Le Directeur Général de l'ULCC, Me Jacques Hans Ludwidge Joseph, a confirmé que 13 requêtes ont été envoyées aux parquets pour initier des poursuites judiciaires. Cette démarche envoie un signal fort quant à l'engagement de l'ULCC à combattre l'impunité et à demander des comptes à ceux qui détiennent des responsabilités publiques.

 

Le rapport ne s'arrête pas là. L'ULCC a également mis en lumière une affaire de détournement de carburant au SNGRS, impliquant Bibiane Bélizaire et deux responsables, Germain Paulémon et son adjoint Max Alex Joseph. En recommandant leur licenciement, l'ULCC cherche à garantir que les poursuites pénales ne soient pas entravées. Ce genre de comportement met en péril non seulement l'intégrité des institutions, mais également la confiance du public envers ses dirigeants.

 

Une autre enquête préoccupante concerne un détournement de plus de 22 millions de gourdes à l'Électricité d'Haïti (EDH) entre janvier 2021 et janvier 2022. Suite à une plainte, l'ULCC a mandaté une commission d'enquête qui a examiné minutieusement les documents financiers et entendu plusieurs témoins, y compris des cadres de l’institution. Ce détournement démontre l'ampleur de la corruption à travers les différents échelons de gestion publique en Haïti.

 

L'ex-ministre de la Planification, Me Aviol Fleurant, est également au cœur d'une enquête pour enrichissement illicite. Entre 2016 et 2018, il aurait bénéficié de sommes importantes qu'il ne peut justifier, notamment 75 000 dollars pour l'achat de terrains et 75 millions de gourdes sur plusieurs comptes bancaires. L’ULCC recommande des poursuites publiques contre lui pour fausse déclaration de patrimoine et enrichissement illicite.

 

Le rapport de l'ULCC est un appel urgent à l'action contre la corruption en Haïti, un fléau qui menace le développement économique et social du pays. À travers ces enquêtes, l'ULCC démontre son engagement à promouvoir la transparence et la responsabilité au sein des institutions publiques. La lutte contre la corruption nécessite un effort collectif, et il est impératif que la société civile et les décideurs politiques s'engagent à restaurer la confiance du public dans les processus gouvernementaux. La vigilance et l'intégrité doivent devenir les piliers de l'administration publique haïtienne.

 

Abigaelle PIERRE


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