Laurent Saint-Cyr refuse « toute initiative fondée sur des calculs individuels »

Face aux manœuvres internes visant une éventuelle révocation du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, le coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT), Laurent Saint-Cyr, a tenu à clarifier sa position, réaffirmant son attachement à « la rigueur qui doit guider l’action publique » et rejetant toute « initiative dictée par des calculs personnels, des agendas partisans ou des décisions précipitées prises dans l’urgence ».

Crédit Photo: Gazette Haïti
Laurent Saint-Cyr refuse « toute initiative fondée sur des calculs individuels »

Dans une correspondance adressée aux autres membres du Conseil, Laurent Saint-Cyr, Président du CPT, affirme que « toute tentative de modification de la structure gouvernementale à moins de deux mois de la fin du mandat du CPT constitue un facteur de déstabilisation institutionnelle et politique ». Selon lui, ces démarches « ne répondent pas aux exigences de continuité de l’État ni aux impératifs de responsabilité nationale ».

Laurent Saint-Cyr se dit préoccupé par ce qu’il qualifie de « multiplication d’initiatives unilatérales », estimant qu’elles « fragilisent la cohésion interne du Conseil, suscitent des inquiétudes légitimes au sein de la population et risquent d’éroder la confiance des partenaires internationaux ». Il souligne que « le moment exige sang-froid, discernement et respect du cadre consensuel ayant fondé la gouvernance de transition ».

S’il reconnaît la nécessité d’une évaluation permanente de l’action gouvernementale, le coordonnateur précise toutefois que « toute révision doit s’inscrire dans une logique d’amélioration et non de rupture ». « La priorité demeure la préservation de la stabilité, condition essentielle à l’avancement du processus électoral et au rétablissement de la sécurité nationale » a-t-il ajouté.

Dans la correspondance le représentant du secteur privé au CPT appelle ses pairs à « privilégier l’intérêt supérieur de la nation au détriment des considérations personnelles ou conjoncturelles », rappelant que « la mission fondamentale du CPT est d’assurer une transition ordonnée, crédible et pacifique ».

Cette position intervient alors que Fritz Alphonse Jean, soutenu par Louis Gérald Gilles et Edgard Leblanc, plaide pour la révocation du chef du gouvernement. Une proposition de résolution a été soumise mais n’a pas encore réuni la majorité qualifiée requise de cinq conseillers. Sur ce point, Laurent Saint-Cyr rappelle que « toute décision engageant la responsabilité du Conseil doit impérativement respecter les mécanismes prévus par les accords politiques en vigueur ».

Par ailleurs, le chef du CPT a également évoqué le contexte international, marqué par l’imposition de restrictions de visa par les États-Unis à l’encontre d’un membre du Conseil, accusé de liens avec des groupes armés. Sans commenter directement cette décision, il estime que « la gouvernance nationale ne saurait être dictée par des pressions externes, mais guidée par la souveraineté et le respect des institutions ».

Pour Laurent Saint-Cyr « la voie de la stabilité, du dialogue et de la collégialité reste la seule susceptible de garantir la crédibilité du processus de transition » et « toute entreprise de déstabilisation compromettrait non seulement le mandat du CPT, mais également la confiance du peuple haïtien dans ses institutions ».

Paul MARTIAL


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