L’Église et le Social

Je loue le travail effectué par certaines ONGs chrétiennes pour les démunis, les défavorisés, et surtout leur assistance à la population lors des catastrophes naturelles. Telles: CARITAS (Eglise Catholique), ADRA (Eglise Adventiste), Compassion International (Eglise Evangélique Baptiste), ...

Cependant, l'Eglise ne doit-elle pas redéfinir ces activités en les rendant toutes attractives à tous les segments de la population?

Au-delà de la bonne nouvelle du salut, l’Eglise doit s’impliquer aussi dans le développement socio-économique et environnemental sans implication directe dans la politique. Vu le nombre d’organisations religieuses qu’on a à travers tout le pays d’Haïti, l’Eglise devrait constituer un élément majeur dans le développement du pays. Mais les responsables d’églises pour la plupart ne se soucient guère de leur rôle dans la société.

Mais je souhaite qu’elle s’engage davantage. Voyons 3 domaines clés :

- Dans l’éducation :

Les écoles, les centres universitaires et professionnels des différentes congrégations sont très répandus dans le pays et sont classés parmi les meilleurs, d’où l’enseignement de qualité du pays repose en majeure partie sur les Organisations religieuses. Cependant la majorité des membres de ces églises n’ont pas les moyens nécessaires pour envoyer leurs enfants dans ces écoles. Les écoles congréganistes sont les plus chères du pays malgré des subventions, pour certaines, reçues de l'état. Ces écoles et centres universitaires sont construits en grande partie avec l’argent des membres de l’Eglise, à travers les dimes, les offrandes et des dons.

Comment faire pour donner accès à l'éducation aux membres à faibles moyens économiques pour lutter contre la disparité et les inégalités sociales au sein de l'Eglise? Un défi important à relever.

- Sur le plan économique :

La majorité des membres d’Eglise des différentes confessions religieuses vit dans le chômage et dans la misère. Très difficile pour eux de se nourrir une fois par jour pourtant les chefs et les responsables d’Eglise ont en général une vie économique stable et sont nourris régulièrement au moins deux fois par jour. Leurs enfants sont dans les meilleures écoles et universités du pays ou à l’étranger. Il y a des groupes d’actions qui s’occupent des nécessiteux à l’église mais il n’y a pas vraiment un bon plan et une volonté réelle pour réduire le problème du chômage et la misère des membres. Le pire, quand il y a des dons venant de l’extérieure pour les nécessiteux, plus de 60% sont partagés entre les chefs et responsables d’Eglises, 20% pour leurs amis et familles, un très faible pourcentage à ceux-là même qui devraient être les vrais bénéficiaires. 

Quel plan de développement économique pour les membres qui sont dans le besoin? Comment aider les membres dans la croissance économique?

- Sur le plan Environnemental :

Malheureusement beaucoup d’Eglises adorent dans des conditions d’insalubrité. Parfois à l’entrée même de l’église, les fatras, des sacs bien remplis d’ordures remplacent les membres d’accueil de l’église. Pourtant l’Eglise devrait être le paradis sur terre, dans un environnement Propre et « Saint ». 

Quelle stratégie envisagée pour améliorer l'environnement de l'Eglise?

L'Edition parole de vie se propose de faire certaines suggestions aux autorités des différentes Organisations religieuses :

1. Qu’il y ait des écoles, des centres professionnels de qualités à la disposition des malheureux, des démunis, entre autres des membres de faibles moyens financiers pour pouvoir jouir aussi d’une bonne éducation pour leurs enfants. Car ils ont grandement contribué pour la prospérité de l’église. Pourquoi pas des bourses d'études sur concours pour les jeunes nécessiteux?
2. Un plan d’action avec des objectifs spécifiques doit être élaboré, soit en comité ou en assemblée en vue de réduire considérablement le chômage, la misère, la dépendance économique des membres. Des séminaires de formations et d’orientations s’avéreraient très utiles pour le développement économique des membres d’Eglises. Une partie des offrandes de l’église devrait retourner sous forme de projet de développement économique aux membres.
3. Il est nécessaire d’avoir un fond de soutien disponible en cas de désastre ou catastrophes naturelles pour une intervention rapide.
4. Dans les services réguliers de l’Eglise il serait important d’attribuer environs 5 minutes pour sensibiliser les membres et les familles de l’église de maintenir l’environnement propre.
5. L’Eglise doit s’engager dans des activités communautaires, des journées d’assainissements et de nettoyages
6. Pourquoi pas une harmonie entre les dirigeants des églises organisées et les autorités de l’état (Pasteurs, Prêtres, Maires, Députés, Casecs, Asecs, Délégués, Responsables de l’éducation et de la santé) associés aux hommes d’affaires de la zone pour une stratégie d’assainissement et un plan réel de développement environnemental. La sainteté et la propreté vont de pair, « men sana in corpore sano ». Un Esprit saint dans un corps saint.

Le Chrétien est avant tout un citoyen. C’est un impératif pour tout chrétien de participer et de contribuer à l’épanouissement de la société.

La mission de l’Eglise consiste aussi à : donner à manger à ceux qui ont faim, donner à boire à ceux qui ont soif, accueillir ceux qui sont visiteurs, Vêtir ceux qui sont nus, visiter, encadrer les malades, entre autres venir en aide aux gens de sa communauté. (Matthieu 25 :34-40)

Ainsi nous pouvons questionner l'importance et l'impact de l'Eglise sur la communauté et déterminer son influence sur son voisinage.

L'église est-elle en harmonie avec la communauté environnante? Participe-t-elle aux activités de la communauté de manière à répondre aux attentes de la population environnante?

Car l'Eglise doit être un refuge et un centre d'attraction pour la communauté.

Une Eglise participative au service de ses membres et de la communauté environnante, jusqu’à quand ?

Puisse l’amour de Dieu nous envelopper tous !

Edition Parole de Vie

Evang. Ruben Isma

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