Haïti: Une "délicate" liste de trafiquants d'armes et de munitions en circulation

La correspondance ayant pour objet "14 familles trafiquant des armes à feu et munitions en Haïti depuis août 2009", circulant sur les réseaux sociaux a été qualifiée de faux par Amos Zéphirin. Mais, quelques heures plus tard, il a supprimé la publication y relative.

Crédit Photo: Haiti24
Haïti: Une

Une correspondance adressée au Président de regrettée mémoire, Jovenel Moïse, et datée du 5 avril 2021 fait le tour des réseaux sociaux depuis jeudi. Son objet "14 familles trafiquant des armes à feu et munitions en Haïti depuis août 2009", n'est pas passé inaperçu. 

 

Il s'avère important de rappeler que presqu'à la même date de ladite correspondance, Jean Rebel Dorcénat, membre de la Commission nationale de désarmement, démantèlement et de réinsertion (CNDDR) avait clamé à maintes reprises au micro des journalistes qu'une liste de 11 familles impliquées dans le commerce d'armes et de munitions avait été acheminée à l'exécutif pour les suites légales. Une assertion vite démentie par le président d'alors. 

L'affaire aurait été close, comme tant d'autres, si cette fameuse correspondance scellée et portant la signature du Directeur général ainsi que du Ministre de l'intérieur n'avait pas été diffusée. .

Madame Elsa Beaussan, Monsieur Stanley Handal, Monsieur Robert E. Bigio, Monsieur Marc Antoine Acra, Monsieur Shériff Abdalha, Monsieur Alan Zureick, Eliande Tunis, Monsieur Reynold Bonnefil, Monsieur Nihad Al Rayes, Monsieur Rony Celestin, Monsieur Hervé L. Foucand, Monsieur Laurent Salvador Lamothe, Madame Suzette F. Larco et Monsieur Andy Junior Apaid, d'après le document, composent "la liste des (14) familles faisant le trafic des armes à feu et munitions illégalement en quantité sous la base de leur influence politique et économique de 2010 jusqu'à date sur le territoire national". 

La dite liste a été dressée par "le Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales (MICT) en accord avec le Service de Renseignement la Police Nationale d'Haïti, la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) et la Commission Nationale de Désarmement, de Démantèlement et de Réinsertion (CNDDR)" a précisé, dans la correspondance en question, Amos Zéphirin avec l'approbation de son ministre Louis Gonzague E. Day.

Dans les heures qui ont suivi la diffusion dudit document, en guise de réaction, sur sa page Facebook, Amos Zéphirin, a fait deux publications. Dans l'une d'elles, on pouvait lire "Faux documents!!! Manipulation et désinformation!" écrit sur le document. Ladite publication a été partagée par le PDG de la Radio Télévision Caraïbes, Monsieur Patrick Moussignac.

La correspondance aurait été classée à la rubrique des trop nombreux "fake news" circulant sur les réseaux sociaux si quelques heures plus tard, Monsieur Amos Zéphirin n'avait pas supprimé ses publications. Aucune trace d'elles sur son compte Facebook. Comment expliquer cette décision? Le document serait-il authentique? Autant de questions auxquelles le concerné devrait répondre. Si cette correspondance continue de faire remous dans l'actualité, les autorités s'abstiennent. Monsieur Dorcénat, quant à lui, a pris les devants.

Jean Rebel Dorcénat dément

Intervenant sur les ondes de la Radio Télévision Caraïbes, le membre du CNDDR a démenti toutes les allégations selon lesquelles la commission aurait acheminé une liste de 14 familles impliquées dans le trafic des armes et munitions. « C’est faux et archifaux! Aucune liste n’a été acheminée à qui que ce soit » a précisé Monsieur Dorcénat qui auparavant avait affirmé qu'il faisait l'objet de menaces de mort. 

Entre temps, les gangs armés continuent à augmenter leur puissance de feu, ce qui a de graves répercussions sur le quotidien des paisibles citoyens. Jean Rebel Dorcénat, lui non plus  n'a pas été épargné de la fureur des gangs. Puisqu'il e été cible d'une attaque armée.

En 2019, le CNDDR avait estimé qu'il y avait plus de 500 mille armes à feu illégales dans le pays, chiffre qui est aujourd'hui complètement dépassé selon certains observateurs. On parle désormais de 600 mille. 

Stevens JEAN FRANÇOIS


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