JO de Tokyo : la santé mentale des athlètes s’impose comme facteur non négligeable!

Retardés d’une année en raison de la pandémie liée au Coronavirus, les Jeux Olympiques de Tokyo ont été lancés officiellement le 23 juillet 2021 dernier, ce, malgré les doutes qui présageaient l’annulation définitive des jeux de la XXXIIe olympiade. Ces jeux évoluent dans un contexte très particulier et on observe l’abandon de certains champions olympiques pour des raisons extra-sportives. Pour essayer de comprendre ces comportements irréguliers des JO à l’ère de Covid-19, La Rédaction de Le Courrier de la Nation a pris contact avec deux experts pour éclairer la lanterne de son lectorat.

JO de Tokyo : la santé mentale des athlètes s’impose comme facteur non négligeable!

Après la star japonaise Naomi Osaka qui s’était retirée en plein tournoi de Roland-Garros et déclarée forfait à Wimbledon, c’est au tour de la superstar de la gymnastique, Simone Biles, de se retirer de la finale du concours par équipe mardi dernier et de celui général de jeudi afin de se concentrer sur sa santé mentale. La médaillée d’or (4X) de Rio2016 a expliqué via son compte Instagram qu’elle avait l’impression de porter «le poids du monde sur [ses] épaules».

Malheureusement pour les fans de la gymnastique, les nouvelles sont encore plus choquantes en ce 31 juillet puisque la superstar est de nouveau forfait pour les finales de dimanche, au saut et aux barres asymétriques, a annoncé, hier samedi, la Fédération américaine de gymnastique sur son compte Twitter. Reste à savoir si elle pourra toujours participer la semaine prochaine aux finales du sol et de la poutre après évaluation.

Jointe au téléphone par la rédaction de Le Courrier de la Nation, notre psychologue et journaliste, Madame Widelie Carlvanie OLIBRICE nous livre ses appréciations par rapport au comportement inhabituel des athlètes. Selon elle, les sportifs ont dû s’adapter à un nouveau train de vie imposée par la covid-19 : « Un individu qui avait l’habitude de sortir les week-ends, d’aller au cinéma ou de s’épanouir, aura forcement des troubles mentaux. Il ne faut pas oublier que les athlètes sont des humains et en tant que tels, ils font face à de grandes pressions psychologique […] ils devaient pouvoir se détendre, aller à la plage par exemple, or, le coronavirus n’avait pas favorisé ces choses là, ce qui pourrait occasionner un problème de santé mentale pour n’avoir pas dégagé le stress » a fait savoir l’ancienne de l’UEH.

Toujours selon Madame OLIBRICE, « les athlètes participant aux Jeux Olympiques ont beaucoup de pression » ajoute–t-elle. « Ils ont beaucoup de responsabilité sur leurs épaules par le simple le fait de représenter tout un pays, cela engendre la peur, l’anxiété, et des comportements dépressifs. Ils ont dû faire face à de rudes épreuves en préparant la compétition : manque de repos, manque de sommeil, pas assez de temps pour se nourrir, etc. En manque d’énergie pouvant combler les attentes c’est tout normal qu’ils/elles craquent à la fin » a-t-elle poursuivi.

Selon un autre expert de la place qui réclame l’anonymat, le retrait des athlètes ne doit pas être vu seulement sous l’angle psychologique mais aussi la préparation physique doit être considérée, le pourquoi ? « L’année 2020 était vraiment difficile, les pays étaient fermés ou en confinement, par conséquent les salles de sport étaient fermées par mesure de précaution et les athlètes ne pouvaient pas préparer la compétition comme il se doit. Ce sont des athlètes de haut niveau, donc les programmes d’entrainement doivent être réguliers pour être en forme physiquement, quand ils sont insuffisants, cela réduiraient considérablement le rendement des athlètes », ajoute l’expert psychologue.

Selon toute vraisemblance, le confinement provoque un stress prolongé chez les individus qui peut être accompagné de dépression. Cependant, le syndrome de stress post-traumatique qui touche particulièrement les personnes ayant vécu des événements traumatisant est un facteur clé pour parler de santé mentale. Or dans le cas de Simone Biles, la gymnaste américaine avoue en 2018 avoir été victime d’agression sexuelle par l’ancien médecin de l’équipe américaine Larry Nassar. En plus de ces tourments psychologiques, Simone Biles a également évoqué une perte de repères dans l’espace, ce que les gymnastes appellent la « perte de figure », qui peut être renforcée ou causée par le stress et peut surtout mettre en danger un sportif. (https://www.france24.com/fr/sports/20210731-tokyo-2021-la-gymnaste-simone-biles-de-nouveau-forfait-sur-deux-agr%C3%A8s)

La santé mentale est un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté. Dans ce sens positif, la santé mentale est le fondement du bien-être d’un individu et du bon fonctionnement d’une communauté (OMS). Avec le coronavirus et le confinement ce sentiment de bien être indispensable pour que l’être humain puisse, au niveau individuel et collectif, penser, ressentir, échanger avec les autres, disparait automatiquement et devient néfaste pour le bon comportement des athlètes, ce qui pourrait expliquer le retrait de Naomi Osaka à Roland-Garros, le forfait de Simone Biles aux jeux olympiques de Tokyo et tant d’autres sportifs dans différentes disciplines sportives dont le basketball et la natation.

Seide Putnam LOUIS-JEAN
putnamlouisjean@gmail.com


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