MMAS : La Jamaïque annonce le déploiement de 24 agents en Haïti

La décision du gouvernement jamaïcain s'inscrit dans un cadre plus large de soutien international à Haïti, qui fait face à des défis sécuritaires majeurs, exacerbés par l'augmentation des activités des gangs armés. Andrew Holness, qui cumule également les fonctions de ministre de la Défense, a exprimé le souhait que la Jamaïque, en tant que nation voisine, puisse apporter son aide à Haïti, affirmant que son pays entretient « des liens fraternels étroits avec le peuple haïtien ».

L’arrivée des agents jamaïcains est accueillie favorablement par les forces kenyanes déjà sur place. Le commandant de la force kenyane, Godfrey Otunge, a précisé que les militaires jamaïcains seraient principalement chargés de la protection des infrastructures gouvernementales stratégiques, telles que le principal port de Port-au-Prince. Cette collaboration visée à stabiliser la situation sécuritaire témoigne d'un engagement international croissant.

Le mandat de la MMAS, porté par le Conseil de sécurité des Nations unies, a été mis en place pour aider la police haïtienne à démanteler les gangs armés. Ce soutien est d'autant plus nécessaire que la mission a rencontré des obstacles en raison d'un manque de personnel et de ressources. Afin d'assurer le financement des forces jamaïcaines, un porte-parole du Département d'État américain a indiqué que leur rémunération proviendrait d'un fonds fiduciaire, dont les contributions majeures viennent du Canada et des États-Unis, qui ont mobilisé 84,7 millions de dollars.

Accélérant le soutien à la mission, les États-Unis projettent d'étendre le mandat de la MMAS d’un an et de la transformer en une mission de maintien de la paix traditionnelle de l’ONU. Un projet de résolution sera soumis au Conseil de sécurité de l'ONU, prévoyant la planification d'une opération officielle de maintien de la paix, requérant l'appui des membres clés comme la Chine et la Russie, qui ont exprimé des préoccupations concernant les interventions en Haïti.

La mission préliminaire de la Jamaïque s'ancre également dans des considérations de sécurité régionale. Avec une distance de 334 miles séparant Haïti de la Jamaïque, le Premier ministre Holness a souligné l'importance de stabiliser la situation en Haïti, qui a des répercussions directes sur la Jamaïque. Il a évoqué la menace croissante des gangs organisant la violence au sein des communautés, préjudiciant à la sécurité des citoyens.

Le déploiement des agents jamaïcains en Haïti représente une étape significative vers le rétablissement de la sécurité et la stabilisation du pays. Ce soutien multinational illustre la solidarité dans la lutte contre la violence armée et la nécessité de travaux concertés pour restaurer l'ordre en Haïti. La coopération entre les nations caribéennes et africaines, au sein d'un cadre international, pourrait bien constituer un modèle pour d'autres interventions à venir. Reste à espérer que les nations daigneront envoyer plus de soldats et policiers en Haïti pour soutenir les forces nationales dans leurs efforts visant à rétablir la sécurité.

Paul MARTIAL

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