Les principaux éléments de la FRG ne seront dans nos murs que durant l’été 2026

Opérationnelle à l’expiration du mandat de la MMAS, le 2 octobre 2025, la Force de Répression des Gangs (FRG) a du plomb dans les ailes. Il faudra encore du temps avant de voir fouler le sol haïtien les 5.500 agents de sécurité et 50 civils qui devraient composer la nouvelle force.

Les principaux éléments de la FRG ne seront dans nos murs que durant l’été 2026

« C'est formidable de voir la Force de répression des gangs (FRG) est en opération. La FRG opère en vertu de la résolution 2793 (2025) des Nations unies, en remplacement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS). Forte de 5 500 membres, elle mène des opérations conjointes et indépendantes de lutte contre les gangs avec la police nationale haïtienne et les forces armées, protège les infrastructures clés et soutient les efforts de stabilisation du pays. Le nouveau Bureau d'appui des Nations Unies en Haïti (UNSOH) fournit une aide logistique et médicale » a posté l’Ambassade des États-Unis en Haïti sur X (anciennement Tweeter). Reprise par divers autres médias, la nouvelle a été largement diffusée alors qu’elle ne reflète pas la réalité. Peut-on affirmer que la FRG est opérationnelle alors qu’elle ne dispose que du personnel de la MMAS dont le bilan en Haïti est mitigé ?

 

Cinq des 20 véhicules blindés de transport de troupe livrés par le gouvernement des États-Unis ont été déployés dans l’Artibonite, a rappelé la FRG dans une note que l’agence en ligne AlterPresse indique avoir consultée (https://www.alterpresse.org/spip.php?article32332). Toujours selon la note, saluant « l’intégration jugée réussie de l’ensemble du personnel de l’ancienne Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) », la FRG, s’est réjouie que les patrouilles et opérations aient pu se poursuivre durant la transition ce qui d’après elle « a permis d’éviter tout vide sécuritaire exploitable par les gangs criminels ». La FRG « indique qu’elle procède à la revalorisation des anciens comptes de médias sociaux, des canaux de communication, des logos, drapeaux et insignes de la Mmas, afin de refléter sa nouvelle identité et son mandat » lit-on dans le même article d’Alter Presse. Alors que la FRG est « opérationnelle », l’ONU « ne sait pas encore quels pays fourniront du personnel » (https://news.un.org/fr/story/2025/10/1157615) et attend les contributions volontaires de ses États membres pour couvrir les coûts du personnel de la force. C’est évident ! On nous prend pour des canards sauvages.

La mobilisation internationale pour fournir des unités de police et militaires travaillant avec la police nationale et les forces armées ressemble à un remake de la MMAS qui durant son mandat a dû fonctionner avec environ 40% de l’effectif prévu. Et ce sont ces 1.000 militaires déployés sur les 2.500 prévus qui composent la FRG dont « les principaux éléments arriveront durant l’été 2026 » lit-on dans un document intitulé GSN Fact Sheet partagé par un des administrateurs de l’authentique groupe Press Releases US Embassy. S’attendre au déploiement des 5.500 agents de sécurité et 50 civils en Haïti d’ici l’été 2026 est assez optimiste puisqu’Haïti laisse la communauté internationale indifférente. En atteste le sous-déploiement de la MMAS à cause du manque de financement et de contributions de la part de certains pays. Le scénario sera-t-il différent pour la FRG ?

Entre-temps, malgré l’insuffisance de son effectif, l’inadéquation de son budget principalement alloué aux salaires, le manque craint de matériels et des conditions de travail précaires, la Police Nationale d’Haïti avec le support des Forces Armées d’Haïti mène le combat sur divers fronts. Au regard des victoires obtenues particulièrement à Clercine, on peut se demander si l’ONU qui affirme qu’« Haïti ne peut pas résoudre seul la crise des gangs en raison de l'effondrement des institutions étatiques, du manque de ressources de la police et de la violence écrasante » ne devrait pas revoir son approche. En effet, avec les ressources adéquates, les forces nationales de sécurité auraient certainement donné de meilleurs résultats que la MMAS.

Stevens JEAN FRANÇOIS


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