La situation s’est détériorée en Haïti ces derniers mois malgré le déploiement de la MMAS

La représentante du secrétaire général de l'ONU en Haïti, Maria Isabel Salvador, a dressé un tableau inquiétant de la situation dans le pays lors d'une réunion du Conseil de sécurité, le 22 octobre 2024. Malgré le déploiement initial de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), la situation en Haïti continue à se détériorer, invitant la communauté internationale à se pencher sérieusement sur cette crise humanitaire.

Crédit Photo: Le Nouvelliste
La situation s’est détériorée en Haïti ces derniers mois malgré le déploiement de la MMAS

Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays est en pleine augmentation. Selon les informations révélées par Maria Isabel Salvador, représentante du secrétaire général de l'ONU en Haïti, il y a eu une escalade de la violence ces derniers mois. Résultat, le nombre de déplacés internes a augmenté de 22 % avec un total de plus de 700 000 individus. Cette situation résulte principalement de la violence croissante des gangs, qui ne se limite pas seulement à la capitale Port-au-Prince, mais s'étend également à d'autres régions comme indiquée par l'attaque tragique survenue à Port Sondé, qui a fait 115 morts. Les conséquences de cette insécurité sont profondes, transformant l'espoir d'une véritable amélioration politique en une préoccupation presque accablante.

 

Mme Salvador a signalé que la situation sécuritaire est « extrêmement fragile ». Les gangs, qui utilisent la violence pour asseoir leur pouvoir, ont intensifié leurs activités, conduisant à des atrocités inacceptables telles que des meurtres, des enlèvements et des violences sexuelles. Ce dernier point est particulièrement poignant, puisque les femmes et les enfants sont souvent les plus touchés par cette violence systématique, les gangs utilisant le viol comme une arme de terreur.

 

Le déploiement de la MMAS, bien que salué, n’est pas suffisant selon Mme Salvador. Actuellement, la mission compte environ 430 membres, incluant des forces kenyanes, ainsi que des policiers des Bahamas, du Belize et de la Jamaïque. Le manque de financement adéquat représente également un obstacle majeur à l’efficacité des opérations, risquant de compromettre le soutien à la Police nationale haïtienne.

 

En parallèle à ces enjeux sécuritaires, le processus politique en Haïti est lui aussi confronté à des défis significatifs. Maria Isabel Salvador a déploré les « progrès limités » qui ont été sérieusement gênés par des désaccords au sein des autorités exécutives. Cette division croissante a alimenté la frustration du peuple haïtien et érodé la confiance dans la politique actuelle. Mme Salvador a appelé à l'unité et à la collaboration particulièrement dans un contexte où  le pays fait face à une crise de confiance à tous les niveaux.

 

La situation humanitaire en Haïti est tout aussi préoccupante. L'insécurité alimentaire touche près de la moitié de la population, exacerbant une crise qui semble sans fin. L'intervention de la communauté internationale est essentielle, mais elle doit être accompagnée d'une volonté politique forte de la part des dirigeants haïtiens pour réellement commencer à inverser cette tendance et répondre aux besoins urgents de la population.

 

Abigaelle PIERRE


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