Haïti-Séisme : que de leçons mal apprises !

Onze ans après le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010 dont les traces sont encore visibles dans la capitale haïtienne, un autre de magnitude 7.2 sur l’échelle de Richter a frappé la côte Sud du pays , le samedi 14 août 2021 vers 8 heures 30 AM.

Crédit Photo : Courrier International
Haïti-Séisme : que de leçons mal apprises !

Ressenti pendant de très longues secondes, cette secousse sismique a causé des dégâts importants dans les départements proches de l’épicentre dont le sud, la Grand’Anse et les Nippes. Cette nouvelle catastrophe vient, avec fracas, vérifier si nous avons retenu les enseignements des expériences passées. Malheureusement.

Le tremblement de terre ou plutôt le «Goudougoudou», pour reprendre cette dénomination que lui ont affublé la population haïtienne en 2010, est venu rappeler à tous qu’il est une réalité objective. Les départements susmentionnés ont beaucoup souffert du séisme du 14 août dernier, toutefois, la République entière semble sorti de sa torpeur pour combien de temps ?

Ressenti dans tout le pays, le violent séisme de séisme 7 survenu près de Petit-Trou-de-Nippes, département des Nippes a été ressenti dans tout le pays. À 8 heures 30, le samedi 14 août la terre a tremblé et le bilan est lourd.

D’après le rapport de situation #2 de l’OCHA (United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs) au 26 août 2021, 800 000 personnes ont été affectées a divers niveau par le séisme dont 650 000 en situation de besoin d’une aide humanitaire en urgence; 187,3 millions de dollars américains de financement sont requis pour atteindre 500 000 personnes touchées par crise. Le tremblement a fait plus de 2 200 morts, 320 personnes sont toujours portées disparues et 130 000 maisons ont été détruites ou endommagées.

Onze ans après le meurtrier séisme qui le 12 janvier, selon les estimations, a fait plus de 300 000 morts, un autre séisme de magnitude 7 a fait des ravages en Haïti. Grâce à une densité de la population dans les trois départements touchés moins importante que celle du département de l’Ouest affecté en 2010 il y a eu moins de morts, toutefois les dégâts ne sont pas pourtant moins importants. Toutefois, il est évident que si les bonnes décisions avaient été prises après le 12 janvier 2010, des vies auraient été épargnées et il y aurait eu moins de dégâts.

Certains avancent l’implication de la Direction de la Protection Civile, l’élan de solidarité avec les victimes ou la modification de comportement de la population face au tremblement de terre pour se convaincre qu’Haïti a fait des progrès. Ces petites victoires ne sauraient pourtant nous faire tous obnubiler au point de ne pas nous rendre compte des nombreuses zones d’ombre dans la gestion de l’aide ou la capacité limitée d’intervention des acteurs étatiques.

Malgré l’évidence qu’à n’importe quel moment certaines failles connues ou d’autres jusqu’à présent non répertoriées pourraient provoquer des séismes dévastateurs, les autorités n’ont jamais pensé à évaluer les infrastructures au regard du Code National du Bâtiment d’Haïti de 2012. Combien d’édifices auraient été démolis après leur évaluation au regard des nouvelles normes de construction ?

Des hôpitaux ont été submergés dans les 24 heures après le séisme. Pourtant aucune décision n’a été prise pour les renforcer. La logistique n’était pas à point! Les opérations de secours n’en parlons pas!

Tant de faux pas dans la gestion de l’urgence post -sismiques! Pourrons-nous gérer efficacement la prochaine et inévitable catastrophe ?

Annie FRANÇOIS


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