Dossier Woosta Louis : la PNH a péché !

L’affaire Woosta Louis, alias Tata, a récemment provoqué un véritable émoi au sein de la société haïtienne et a mis en lumière de sérieuses lacunes dans le fonctionnement de la Police Nationale d'Haïti (PNH). Âgée de 48 ans et mère de trois enfants, cette femme a trompé l’institution policière en se faisant passer pour un agent de la PNH depuis près de 27 ans. Son arrestation le 9 septembre 2024 par la Direction départementale de la police de l'Ouest 2 (DDO-2/SDPJ) a révélé l’ampleur de cette usurpation, mais a aussi soulevé de nombreuses questions sur la sécurité et la crédibilité de la police haïtienne.

Dossier Woosta Louis : la PNH a péché !

Ce 12 septembre 2024, le service de presse et relations publiques de la PNH a, à travers son programme audiovisuel « Bonjour Police », présenté un rapport sur cette affaire, marquant ainsi un tournant dans la perception du public envers l'institution. Les images de son arrestation, diffusées massivement sur les réseaux sociaux trois jours plus tôt, avaient rapidement suscité des réactions. Nombreux étaient ceux qui avaient remis en question les motifs de son interpellation. Ils ont tous exprimé leur doute en affirmant connaître Tata depuis des années comme une « policière sage » qui s’adressait avec calme et respect, une qualité qui se fait de plus en plus rare dans l’institution policière.

 

Le journaliste Thériel Thélus avait également pris la parole sur les réseaux sociaux. Il avait exprimé son étonnement face à cette situation en se remémorant ses interactions avec « la policière » Tata depuis près de 15 ans. Il est apparu qu’un grand nombre de citoyens lui avaient effectivement accordé leur confiance, ce qui soulève des interrogations sur les mécanismes de vérification au sein de la PNH. Comment une personne a-t-elle pu se faire passer pour un agent durant près de trois décennies sans se faire démasquer ?

 

Selon son témoignage, Woosta Louis a fréquenté plusieurs commissariats, notamment à Bon Repos, Gonaïves, Croix-des-Bouquets et Delmas 33, dans le but de générer des revenus. En usurpant le titre de « Commandant », elle a facilité l’obtention de divers documents officiels pour de nombreuses personnes. Les témoignages recueillis indiquent qu’elle aurait même fréquenté la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) pour aider certains à obtenir des certificats de bonne vie et mœurs, contre une rémunération.

 

Ce n’est pas la première fois qu'une personne est appréhendée pour avoir prétendu être un agent de la PNH. Cependant, le cas de Tata est révélateur des dysfonctionnements au sein de l’institution. Cela soulève des inquiétudes majeures : comment un individu a-t-il pu tromper si longtemps la vigilance des policiers ? Quelle est la crédibilité de la police si de telles usurpations sont possibles ?

 

Il est impératif que la PNH reconnaisse ces failles et mette en place des mesures rigoureuses pour renforcer la sécurité et l’intégrité de ses agents. La confiance du public envers la police est cruciale pour le fonctionnement d’un État de droit. Des réformes s’imposent pour éviter que de telles situations se reproduisent à l’avenir. En définitive, l'affaire Woosta Louis servira-t-elle de leçon pour la PNH ? Seul le temps nous le dira.

 

Stevens JEAN FRANÇOIS


1 commentaire

Contributions

1 commentaire

Saint Jean Douglas

12 septembre 2024, à 10:11 PM

Je comprends que ça peut arriver. Mais berner tout le monde durant tout ce temps. Chapeau Tata et je dis merde à ce système ripoux.


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