Insécurité : aux grands maux, les grands remèdes

Grève sectorielle, érection de barricades ici et là, mobilisation citoyenne composent, entre autres, la liste des réactions après chaque kidnapping, chaque assassinat. Toutefois, force est de constater leur inefficacité. Le problème demeure entier et prend de plus en plus d'ampleur.

Crédit Photo: la1ere.francetvinfo
Insécurité : aux grands maux, les grands remèdes

Les responsables de l'Hôpital Bernard Mevs ont annoncé la fermeture du centre hospitalier les 20 et 21 mai 2022. Cette décision a été prise en signe de solidarité à la Société Haïtienne de Pédiatrie pour exiger la libération de la Docteure Benetty Augustin. Un médecin de plus enlevé, des hôpitaux ferment leurs portes en guise de protestation. Rien de nouveau.

L’Organisation Nos Petits Frères et Sœurs et la Fondation St Luc avaient déjà annoncé la fermeture des portes des hôpitaux St Damien et Saint Luc à partir du lundi 9 mai pour exiger la libération de la Docteure Benetty Augustin. Mars 2022, l’Association Médicale Haïtienne avait annoncé la fermeture des hôpitaux et cliniques privés pour protester contre l’insécurité, en particulier le kidnapping qui prévaut dans le pays. Les notes relatives à la fermeture d'institutions pour protester contre le kidnapping de l'un des leurs sont nombreuses.

Difficile de trouver une journée sans le recensement d'un cas de kidnapping, sans une exécution. Pourtant, les proches des victimes, les membres du même corps de profession qu'elles, leurs collègues de travail, les témoins de l'acte ect. ne sont pas laxistes. Des mouvements sont à chaque fois réalisés pour exiger la libération de la victime. Des médecins, des avocats, des professeurs et tant d'autres secteurs d'activité ont tenté de se faire entendre, mais ils n'arrivent pas à stopper le train de l'insécurité.

La liste des victimes s'allonge un peu plus. Les proches des personnes kidnappées se démènent pour trouver les fonds réclamés. Elles n'osent pas en parler. La sécurité de leur proche prime avant tout. Pour cela, il faut à tout pris éviter de contacter les autorités. L'implication d'individus arborant des uniformes d'unités de la Police Nationale d'Haïti (PNH) dans des enlèvements y est pour beaucoup. La grande majorité souffre en silence en attendant de laisser le pays.

La grande mobilisation citoyenne pour exiger aux autorités de tirer leur révérence ou de remplir leur mission se fait attendre. Les manifestations religieuses, quand l'atmosphère n'est pas emplie par le bruit assourdissant des tirs d'armes automatiques, mobilisent plus de personnes que les mobilisations contre l'insécurité. Le 9 et 10 mai dernier, les secteurs coordonnateurs de la vie nationale n'ont pas contribué au succès des deux journées de grève générale lancées par la Brigade syndicale anti-corruption (BSAC), pour forcer le gouvernement de facto à adresser l’insécurité entre autres. 

La mobilisation collective n'est apparemment pas pour demain. Qui fera entendre sa voix quand ils nous auront tous pris?

 

Stevens JEAN FRANÇOIS


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