Rentrée des classes 2021: des fonctionnaires publics attendent leurs arriérés de salaire

La période est révolue. Elle semble assez lointaine, cette époque où l’Etat se souciait des enfants de ses employés. Difficile pour des employés de se souvenir sous quelle administration ils ont reçu pour la dernière fois le fameux « quatorzième mois », un sujet qui fâche.

Les fonctionnaires publics avaient désigné sous cette appellation la gratification qu’ils recevaient avant chaque rentrée scolaire. Ces fonds leur permettaient de préparer la rentrée scolaire de leurs progénitures et surtout de rester loin des usuriers. Malheureusement cette mesure d’accompagnement appartient au passé lointain, mettant ainsi dans une mauvaise posture des milliers de fonctionnaires publics chaque année à pareille époque.

Rose-Anna, institutrice depuis plus de dix ans, a comme tous les ans, regagné son poste hier. Elle est allée former les générations futures comme on dit. Pourtant, ses enfants ne sont pas, quant à eux, allé retrouver leurs anciens camarades de classe, faute de moyen.

Leur rentrée scolaire a été reportée. Pour quand? Seul l’État sait.  « Depuis mon affectation, à la date fixée par le Ministère de l’éducation Nationale, je me présente à mon poste. Cette année, c’est entre tristesse et colère que je le fais! Je viens former la progéniture des autres tandis que mes enfants, eux, ne peuvent pas encore retourner à l’école. Au 21 septembre, comme bon nombre d’employés je n’ai pas encore reçu mon chèque d’août  » nous a-t-elle révélé la voix remplie de tristesse. Incroyable mais vrai ! Certains employés d’institutions publiques peuvent envier sa situation.

Malgré les nombreux appels de la Fédération nationale des Maires d’Haïti (FENAMH), malgré les grèves des employés, les ministères de l’économie et des finances; de l’intérieur et des collectivités territoriales, les personnels des mairies n’ont toujours pas perçu des mois d’arriérés de salaire. Certains employés n’ont pas perçu de salaire depuis plus de vingt mois. La grogne des employés s’est étendue à d’autres institutions.

Hier, les employés de la mairie de Jacmel ont gardé fermées les portes du marché de Bodouin. Ils entendaient ainsi exiger le paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaire. Ce mouvement a eu de grandes répercussions sur les commerçantes et commerçants ainsi que les usagers du marché.

Les milliards de gourdes sollicitées par Liszt Quitel dès son installation à la tête du Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales, n’ont pas encore été décaissé par le ministère de l’économie et des finances. Les autorités continuent à mener un luxueux train de vie aux dépens du Trésor Public alors que les employés attendent encore leur maigre salaire.

Oui, l’État finit toujours par honorer ses dettes, mais après combien de temps?

Louvencky FRANÇOIS

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