Haïti et les catastrophes utiles des ouragans, séismes, violences urbaines et pandémie du COVID-19

On assiste en Haïti à une situation désastreuse dans les violences de quartiers occasionnant des déplacements massifs de population. C’est une situation habituelle inscrite dans la liste de catastrophes utiles quand elles rapportent de dividendes dans l’attrait de l’aide humanitaire. On se rappelle la fameuse et cynique histoire du refrain populaire de « Van vini ma ba w bonbon » pour attirer la manne humanitaire survenue après le passage d’un cyclone. C’est aussi l’occasion de grossir le monde de nouveaux riches qui vivent de la spéculation dans l’aide humanitaire. Les exemples ne manquent pas pour illustrer cette funeste pratique rentière. Les plus récentes catastrophes telles que les désastres causés au passage des quatre ouragans à Gonaïves. Le séisme du 12 janvier 2010 dont l’aide humanitaire destinée au projet de la reconstruction s’est soldée par une vaste opération de supercherie. Les dégâts liés au passage du cyclone Matthew dans le sud, les Nippes et la Grande Anse ont aussi attiré l’intervention des opérateurs de l’humanitaire.

Hancy PIERRE
Haïti et les catastrophes utiles des ouragans, séismes, violences urbaines et pandémie du COVID-19

Le monopole des activités rentières dans l’humanitaire est partagé entre des acteurs internationaux et des agents locaux. Pour souligner l’importance du marché humanitaire Sylvie Brunel et Jean Christophe Ruffin  ne manquent pas de faire ressortir le caractère rentier du fonctionnement de ce secteur. Dans le cas haïtien , Josh Dewind et David Kiley III aussi que le professeur Charles Vorbe ont plutôt respectivement abordé la relation entre l’aide , la migration et la pauvreté ; l’association aide humanitaire, militarisation et endettement croissant.Tout ce développement tient lieu à circonscrire la perversion de l’aide humanitaire dans le cynisme des uns ou des autres qui justifient des catastrophes utiles.Le cyclone Irma et Maria n’ont pas été au rendez -vous en 2017 malgré l’attente passionnée des rentiers de l’humanitaire Quelque 200 millions de dollars incessamment seront décaissés par les autorités haïtiennes pour réparer les dégâts causés par les meurtrières tempêtes Fay, Gustav, Hanna et Ike qui ont ravagé les plantations ainsi que les modestes infrastructures dont disposait Haïti

Dans la conjoncture du COVID-19 le gouvernement haitien a bénéficié de quelques aides d’organismes internationaux comme le Fond monétaire international (111,6 millions $us), la banque mondiale (20 millions$us),l’USAID( 1 MILLION$US), l’Union Europeenne (17 millions Euros). L’État haïtien, lui-même, se fait de ”la charité bien ordonnée” à travers des décaissements de la direction du budget du Ministère de l’Economie et des Finances du 25 mars au 29 mai 2020 (2, 247, 220, 289) gourdes et de plus de 34 millions $ US (34, 2020, 778.04) dans le cadre du Fond d’Urgence (FDU) et du Trésor Public (TP).

Le marketing se fait autour d’un marché de l’humanitaire constitué dans l’assistance humanitaire aux déplacés de martissant suite aux violences des gangs du début de juin 2021 et l’annonce de recrudescence de cas d’infectés au COVID 19.

 « Si les milliers de déplacés de Martissant, bas Delmas, Cité Soleil, entre autres, qui fuient la guerre des gangs, espèrent retourner chez eux un jour dans la paix et la sécurité, le plan du gouvernement est d’octroyer à chaque famille de déplacés une enveloppe comprise entre 40 000 et 50 000 gourdes pour les aider à quitter les centres d’hébergement« , a appris Le Nouvelliste de plusieurs sources gouvernementales.  

Par avis du 23 juin 2021, l’Etat Haïtien à travers le Ministère de Sante Publique et de la Population, l‘accès aux vaccins contre le COVID-19 est libéralisé en dépit de la responsabilité de l’Etat dans son rôle régalien à assurer la vaccination de la population comme service universel.

  • Josh DEWIND et David KINLEY III, Aide à la migration- L’impact de l’assistance internationale à Haïti, CIDIHCA, Québec 1988,216p.
  • Jean Christophe RUFFIN, L’aventure humanitaire, Gallimard, Paris 1994, 176p.-
  • Jean Christophe RUFFIN,Le peige humanitaire suivi de l’humanitaire et politique depuis la chute du Mur, Editions Jean Claude Lattes,paris 1986,370 p.
  •   lCharles VORBE, Séisme, Humanitarisme et interventionnisme en Haïti “ in Cahiers du CEPODE, No2, CEPODE, Port-au-Prince, mai 2011.pp71-86.-
  • Hancy PIERRE, ”Aide alimentaire, Environnement et Migration en Haïti, après le séisme du 12 janvier” in Cahiers du CEPODE, No2, CEPODE, Port-au-Prince, mai 2011.Pp19-57.
  • Sylvie BRUNEL,Le sud dans la nouvelle economie mondiale,Presses Universitaires de France, 1ere edition ,Paris 185p.
  • Caire PIROTTE et Bernard HUSSON, Entre urgence et developpement, pratiques humanitaires en question, Edition Karthala, Paris  2000.
  • Alain GILLES, “La raison rentière” in Revue Rencontre No 24-25, CRESFED, Port-au-Prince 2012.Pp62-66. –
  • Affrontements entre groupes armés-De l’argent pour les déplacés qui fuient la guerre des gangs, le plan du gouvernement, Publié le 2021-06-25 | lenouvelliste.com
  • .(Le Nouvelliste, Les fonds de Petrocaribe pour réparer les dégâts, 23-09-2008).

Hancy PIERRE


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