Nous sommes perdus!

Le problème est que nous avons peur de la vérité. Nous croyons trop en certaines choses pour qu’un beau jour nous commencions à en avoir des doutes, lesquels doutes remettraient tout en question et provoqueraient une cassure de l’ordre des choses préétabli. Nous avons peur d’avoir la liberté. Celle-ci est perçue par notre subconscient comme une sorte de malédiction qui nous empêchera de connaitre la gloire éternelle, telle qu’elle est définie par l’occident.

Crédit Photo: L'EXPRESS
Nous sommes perdus!

Nous considérons tout doute, tout questionnement comme l’œuvre du diable. Et le diable en rit, certainement. Etant donné que nous détestons toujours ce qui nous fait peur, notre identité est devenue notre pire ennemie. Mais pire que ça, souvent, ce qui nous fait peur nous hante. Notre identité contre laquelle on nous a dressés, nous hante jour et nuit. Nous prions donc pour la chasser. Mais notre foi est en contradiction avec nous-mêmes. D’où l’impossibilité de chasser ce qu’on nous a fait considérer comme démon. 

Nous avons peur de notre identité, parce que, l’accepter, serait trop lourd pour notre esprit beaucoup trop faible. Nous nous imaginons en train de chasser le diable en nous chassant nous-mêmes. Nous vénérons l’identité étrangère au détriment de tout ce qui constitue la nôtre. La leçon que nous avons assimilée le mieux durant toute notre existence c’est comment détester ce qui devrait faire de nous un peuple grand et libre. La vérité est que nous n’irons nulle part sans comprendre et valoriser ce qui nous caractérise. Cette acceptation de nous-mêmes ferait de nous des croyants avec l’esprit clair. Mais nous avons peur d’avoir l’esprit clair. Avoir l’esprit clair, c’est remettre trop de choses en question. Une peur qui fut, est et sera entretenue par ceux-là même qui nous ont appris à nous rejeter. Nous nous conformons donc à ce qu’on nous donne. Chercher la vérité ne nous intéresse guère. Ainsi, comme des canards barbotant dans une mare, nous peinons à trouver une voie au cœur de l’ignorance. Mais l’avantage avec la vérité c’est que, même au fond de l’abime, son éloquence respire encore. Sa lumière jaillira tôt ou tard.

Pourquoi nous nous cherchons sans cesse ailleurs, alors que personne ailleurs ne se cherche chez nous ? Nous pensons étranger, nous prions étrangers, nous mangeons étrangers, nous cherchons à tort une identité étrangère. Notre foi est conçue par l’étranger. Et puisqu’elle est conçue par l’étranger qui ne nous aime pas, elle ne fait que détruire notre identité, donc nous détruire. Notre conception de Dieu est forgée par l’étranger. Nous ne voyons pas les choses selon notre compréhension propre ou selon notre intelligence, mais plutôt selon ce qui nous a été dicté par ceux qui, jadis, nous considéraient comme du bétail et qui nous considèrent aujourd’hui comme des êtres inférieurs. Le problème est que nous sommes persuadés que si nous comprenons le Bon Dieu selon notre intelligence, nous mettrons fin à une vie pour commencer une autre totalement incertaine. Nous sommes donc perdus. Nous galérons. 

 

Widly «AKIBO » Carpentier


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