Plaine du Cul-de-sac: les déplacements massifs mettent en péril les trois 95, alerte Refuge des femmes d'Haïti

Pendant plus de dix jours, les gangs 400 Mawozo et Chen Mechan se sont affrontés dans la plaine du Cul-de-sac en vue d'asseoir leur hégémonie tyrannique. Outre la paralysie totale des activités, des pertes en vies humaines ont été dénombrées. Selon le bilan de la Direction de la Protection Civile, "au moins 39 personnes auraient été tuées, 68 blessées et 8 portées disparues". Devant la fureur des gangs armés, des citoyens, pour éviter le pire, ont dû abandonner leur domicile pour se réfugier chez des proches ou sur des sites de rassemblement spontanés comme les places publiques. 

La DPC estime leur nombre à 9 000. Le mouvement d'autant de gens risque de saper les efforts déployés par Haïti en vue d’atteindre l’objectif du Programme de développement durable à l’horizon 2030 estime l'institution Refuge des Femmes d'Haïti.

Avec ces deplacements massifs des gens de la croix des bouquets, on aura beaucoup de perdues de vues, plein de nouveaux infectés du #VIH et d autres infectés qui vont arreter leurs traitements. Les trois 95 sont en peril.

— Refuge Des Femmes D'Haïti (Ref-Haiti) (@RefugeRef) May 6, 2022

"Avec des déplacements massifs des gens de la Croix des Bouquets, on aura beaucoup de perdus de vue, plein de nouveaux infectés du #VIH et d'autres infectés qui vont arrêter leurs traitements. Les trois 95 sont en péril" lit-on dans un tweet de l'institution ayant son siège social à Croix des Bouquets et luttant pour l'éradication de la faim et de la pauvreté extrême chez les femmes haïtiennes et l'égalité des genres, entre autres.

En vue d’atteindre l’objectif du Programme de développement durable à l’horizon 2030, visant à mettre fin au sida, les pays devraient faire en sorte d’ici à 2025 que : 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique (objectif 1) ; 95 % des personnes qui connaissent leur statut sérologique soient placées sous traitement (objectif 2) ; et 95 % des personnes qui reçoivent un traitement suppriment leur charge virale (objectif 3). D'où l'expression (trois 95) 95-95-95 qui a remplacé les cibles précédentes en décembre 2020.

Abigaëlle PIERRE

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