Pas d’anniversaire sans le respect de la liberté de la presse

Ce 04 juin 2021, marque le deuxième anniversaire du journal « Le Courrier de la Nation ». Il a été fondé par une équipe regroupant des hommes et des femmes qui ont manifesté conjointement et dans un esprit solidaire la volonté de le mettre en place dans l’objectif de laisser un élément inépuisable pour la communauté haïtienne, pour cette génération mais également de laisser une place et d’autres choses pour la génération qui viendra après nous.

Pas d’anniversaire sans le respect de la liberté de la presse

La création de ‘’Le Courrier de la Nation’’ découlait de la nécessité d’apporter une transformation dans l’espace médiatique haïtien mais  aussi une nouvelle modernisation dans l’espace cybernétique des journaux en ligne qui deviennent incontournables dans le relais et la diffusion des informations aux lecteurs et lectrices, qui  s’informent  au quotidien  via  les espaces  publiques numériques.  Deux ans plus tard, nous restons attacher à nos valeurs  afin d’apporter à nos lecteurs et lectrices des informations objectives qui s’inscrivent assidûment dans  notre ligne éditoriale. Notre identité et notre originalité  comme media en ligne  font de nous un journal qui représente et reste un modèle pour le paysage médiatique haïtien. 

Par ailleurs , à l’occasion de ce  deuxième anniversaire, l’équipe du journal est de plus en plus préoccupée par les différentes menaces qui pèsent lourdement sur les libertés publiques. Et la situation devient plus acide  en constatant  les violences commises délibérément par les policiers sur les professionnels de la presse qui contribuent à la sauvegarde de la démocratie en Haïti.  Ainsi nous pouvons citer des violences policières à l’égard des journalistes lors des manifestations antigouvernementales en date du  08 février 2021 , les journalistes Alvarez Destiné d’ « Actualité locale TV » (Altv) et Janril Méus de « Télé Pa m » ont été blessés par des balles tirées par des agents de la force de maintien d’ordre au Champ de Mars. Le photojournaliste Dieu-Nalio Chéry de l’Associated Press (AP) ainsi que le journaliste Johny Fils-Aimé de la Radio Télé Kajou de Floride (États-Unis d’Amérique) ont été blessés, le mercredi 10 février 2021, lors d’une manifestation d’étudiantes et d’étudiants de l’Université d’État d’Haïti (UEH) contre la velléité de ce pouvoir d’instaurer un régime dictatorial dans le pays.  Sans oublier  des actes de persécutions, dont sont victimes, ces derniers temps, des journalistes haïtiens, dans des villes de provinces, comme c’est  le cas du  journaliste  Edxon Fransisque, de radio Alliance fm  qui se situe dans la commune de Ouanaminthe . 

Des actes qui constituent des  violations de la constitution haïtienne de 1987  qui à travers l’article 28.1, stipule : « Le journaliste exerce librement sa profession  dans le cadre de la loi.  Cet exercice ne peut-être soumis à aucune autorisation, ni censure, sauf en cas de guerre  ». Sans oublier des traités et conventions ratifiés par Haïti qui visent à protéger la liberté  de la presse et le droit à l’information.  

Par ailleurs, à coté de ces actes de violation sur les professionnels de  la presse,  ce  deuxième anniversaire sera insignifiant pour « Le Courrier de la Nation » si cette occasion n’est pas saisie pour demander aux autorités  des explications sur les avancées judiciaires  concernant le dossier du journaliste Jean Léopold Dominique, propriétaire de radio Haiti Inter,  assassiné le 03 avril 2000. La disparition du reporter-photographe Vladjimir Legagneur, porté disparu depuis le 14 mars 2018, alors qu’il s’était rendu à Grand-Ravine, un quartier de Martissant, au sud de la capitale, dans le cadre de ses activités journalistiques. Du journaliste Néhémie Joseph, de Radio Panic Fm et correspondant de Radio Méga à Mirebalais, assassiné, dans l’après-midi du jeudi 10 octobre 2019. L’assassinat du journaliste  de Radio Sans Fin , Pétion Rospide ,  le lundi 10 juin à  Port-au-Prince. « Le Courrier de la Nation » ne peut rester insensible quand l’insécurité bat son plein. Les gangs imposent leurs lois et de paisibles citoyens se font assassiner.

Malgré les menaces qui pèsent lourdement sur les professionnels de la presse dans le cadre de l’exercice de leur fonction ainsi que  les libertés publiques. L’ équipe de la rédaction du journal ‘’Le Courrier de la Nation ‘’ reste fidèle  à sa mission  qui consiste à traiter et publier des informations objectives pour un public qui  est fidèle à nous et qui croit en notre travail.  

En somme, en deux ans, Haïti a perdu 25 places dans le classement mondial de la liberté de la presse, établi, chaque année, par Reporters sans frontières (RSF) , passant de la 62e place en 2019 à la 87e place dans le rapport de 2021.  C’est pour nous un moment important , dans ce contexte actuel  de  demander  aux autorités compétentes de créer les conditions nécessaires, pour permettre aux journalistes sans distinction de continuer à exercer leur métier, en toute quiétude à travers le territoire national. Deux ans plus tard, plus que jamais, « Le Courrier de la Nation » entend montrer à tous qu’un média est au service des gouvernés, non des gouvernants !

                                                                                   

Frandy JASMIN 

Secrétaire de Rédaction

Aucun commentaire

Contributions

Aucun commentaire !

Soyez le premier à commenter cet article.

Même rubrique

Les articles de la même rubrique


Ki lè li ye?
Jan bwè, jamè sou!
Avis de décès

Abonnez-vous à notre infolettre

Saisissez votre adresse e-mail pour recevoir une notification par e-mail de chaque nouvel article.

Rejoignez les 3 060 autres abonnés!

Appuyer sur la touche "Entrée" pour effectuer une recherche.

Articles populaires

Paramètre du site

Thème