CPT : ces chiffres qui dérangent !

La récente audition du conseiller Smith Augustin par l'Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a mis en lumière des chiffres alarmants et a suscité de vives inquiétudes parmi la population. Les révélations concernant le salaire du conseiller, ses avantages et divers frais associés à son poste sont particulièrement troublantes dans un pays comme Haïti, où près de la moitié de la population souffre d’insécurité alimentaire aiguë.

CPT : ces chiffres qui dérangent !

Dans le rapport de l’ULCC, le conseiller Augustin a déclaré un salaire mensuel de deux cent vingt mille gourdes (220,000.00 HTG). À cela s’ajoutent des frais de fonctionnement équivalant à un tiers de son salaire, ainsi que des frais de résidence atteignant quatre cent mille gourdes (400,000.00 HTG). Le montant le plus choquant reste cependant le chèque mensuel de vingt-cinq millions de gourdes (25,000,000.00 HTG), qui serait lié à des activités d’intelligence pour la présidence.

 

Ces sommes exorbitantes soulèvent d’importantes questions sur la gestion des ressources publiques et sur la justification de tels montants, surtout dans un contexte où les besoins fondamentaux de la population ne sont pas satisfaits. Comment un conseiller, même à un niveau élevé, peut-il justifier des rémunérations d’une telle ampleur alors qu’une portion significative de la population lutte pour sa survie quotidienne ?

 

L’ULCC a mis en exergue la nécessité d’une meilleure régulation de ces dépenses par le biais d’une structure centralisée. Cette approche pourrait non seulement limiter le risque de détournement de fonds, mais elle pourrait également garantir une transparence accrue des comptes publics. La gestion des finances publiques devrait être transparente et soumise à des contrôles appropriés, surtout lorsqu’il s’agit d’argent qui pourrait être utile pour répondre aux besoins urgents de la population.

 

Un autre aspect critique à considérer est que, conformément à la loi de finances du 4 mai 2016, la nature des fonds alloués pour des raisons de sécurité nationale rend le processus d’audit particulièrement délicat. Cela soulève des inquiétudes quant à l'impossibilité de véritablement contrôler l'utilisation de ces fonds et de s'assurer qu'ils sont dépensés de manière responsable.

 

Ce scandale est donc doublement dérangeant : non seulement il éclaire le fossé entre les rémunérations de certains hauts fonctionnaires et les conditions de vie précaires de millions de citoyens, mais il interroge également notre capacité collective à tirer des leçons de telles situations. Les appels à une meilleure transparence financière et à un contrôle rigoureux des dépenses publiques n’ont jamais été aussi urgents.

 

Alors que la BNC continue d'être au cœur d'une tempête médiatique, il est essentiel que la population et les institutions demandent des comptes aux responsables. Ces chiffres dérangeants ne doivent pas seulement inciter à la colère, mais également à l'action et à la réforme. La priorité doit être d'assurer que les fonds publics servent réellement les intérêts de la nation tout entière, plutôt que de nourrir un système qui semble trop souvent déconnecté des réalités vécues par le citoyen moyen.

 

Paul MARTIAL


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