Ouragan Melissa : une défaite de plus pour les adeptes du « Bondye Bon » ?

L’ouragan Melissa a fait moins de morts en Jamaïque qu’en Haïti. Directement touché par le système orageux tropical de grande envergure, l’île de Bob Marley a été dévasté par des vents soutenus estimés à 295 km/h qui ont causé moins de morts que les fortes pluies qui se sont abattues sur Haïti. Le "Bondye" n’est-il plus "bon" pour nous ?

Ouragan Melissa : une défaite de plus pour les adeptes du « Bondye Bon » ?

Mardi 28 octobre 2025, Melissa, l’ouragan de catégorie 5, se rapprochait dangereusement des côtes d’Haïti. Dans un avis publié à 11 heures AM, le système national de gestion des risques de désastres, le Secrétariat permanent de gestion des risques de désastres et le Centre d’Opérations d’urgence national ont placé cinq départements en alerte rouge. Une annonce qui a laissé de marbre une amie qui m’a clairement indiqué que le « Bondye » ne laissera pas Melissa s’approcher d’Haïti puisque c’est lui qui « fait la pluie et le beau temps ».

 

« Eben-Ezer, jusqu’ici l’Éternel nous a secourus » peuvent crier à tue-tête certains partisans de la doctrine (si je peux l’appeler ainsi) du « Bondye bon ». L’ouragan Melissa n’a causé que de fortes pluies en Haïti. Le seul territoire francophone indépendant des Caraïbes a été épargné des vents violents provoqués par Melissa. Pourtant contrairement à Cuba où l’ouragan a causé des dégâts considérables mais aucun bilan humain, en Haïti la Protection Civile a annoncé avoir dénombré : 30 morts, 20 disparus.
et 20 blessés. Comment expliquer ce fait ?

 

Jamaïque, Cuba et notre sœur siamoise, la République Dominicaine n’ont pas misé sur un être supérieur pour faire face aux phénomènes météorologiques. Ils ont tenu comptes des facteurs géographiques, environnementaux, socio-économiques et institutionnels pour prendre les dispositions visant à réduire le nombre de victimes. 

 

Arrêtons de nous voiler la face ! Haïti est plus vulnérable aux aléas climatiques en raison de notre irresponsabilité. La déforestation massive, la dégradation des sols et l’occupation anarchique des zones à risque aggravent les effets des pluies intenses, provoquant glissements de terrain, inondations soudaines et effondrement d’infrastructures fragiles qui ne respectent pas les normes parasismiques et para-cycloniques. 

 

Au lieu de demander aux dieux, saints, loas et morts de nous épargner, nous devrions de préférence mettre en place un système d’alerte précoce bien structuré, des plans d’évacuation clairs et des abris équipés. Certes, il y a eu des efforts récents, mais nos capacités de préparation, d’alerte et de réponse rapide demeurent limitées, notamment dans les zones rurales où l’accès à l’information est restreint.

 

Le relief d’Haïti ainsi que les conditions socio-économiques d'une grande partie de la population haïtienne qui vit dans la pauvreté, souvent dans des habitations informelles, auraient dû être au centre des débats sur la prévention des risques de désastres. Au lieu de cela, les adeptes du « Bondye bon » ont refusé de se concentrer sur le « comment » au lieu du « pourquoi ». Une situation qui fait les choux gras des autorités qui ont transformé le pays un véritable enfer sous le regard complaisant de ceux qui « travaillent pour aller au ciel ».

 

Stevens JEAN FRANÇOIS


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