L'État n'a toujours pas versé de frais de fonctionnement à certaines écoles nationales

Cette année académique tire sa révérence. Certaines écoles nationales, conformément au calendrier du Ministère de l'éducation nationale se préparent à examiner leurs élèves. Pourtant, jusqu'à date, l'État n'a toujours pas versé un centime.

Crédit Photo: H2O for life
L'État n'a toujours pas versé de frais de fonctionnement à certaines écoles nationales

La Déclaration universelle des droits de l'Homme en son article 26 ainsi que la Constitution Haïtienne (art.32, 32.1, 32.2 et 32.3) protègent et garantissent l'éducation, un des droits fondamentaux de l'Homme. C'est grâce à elle que l'homme arrive à atteindre son plein potentiel, à s'épanouir. Conscients de son importance, certains États se sont engagés à protéger et garantir à tous la jouissance du droit à l'éducation. 

En Haïti, outre les devoirs d'assurer la pleine et entière jouissance de ce droit, l'État doit aussi garantir sa gratuité au niveau primaire. Si cette mesure n'arrive pas à être effective pour toutes les institutions, les écoles nationales quant à elles ne peuvent exiger le paiement d'aucun frais.

Le Ministère de l'éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP) l'a rappelé tant au public qu'à la communauté éducative, environ un mois avant l'ouverture officielle de cette année académique. Le MENFP, conformément à la circulaire ministérielle du 11 août 2017, avait indiqué que les frais de contribution scolaire sont fixés à mille (1000) Gourdes dans les écoles publiques pour le 3e cycle du fondamentale et le secondaire. Pour les 1er et 2e cycles du fondamentale (de la 1ère à la 6ème année), l'État assumera totalement la prise en charge et donnera un montant de quatre cents (400) gourdes par élève avait-il poursuivi. Tout en insistant sur le fait que le montant devait couvrir les frais d’entretien (peinture, nettoyage) pour l'école, la réparation des bancs, la confection de dépliants, l'achat de feuilles pour les périodes d'évaluations prévues et le MENFP n’a pas manqué de rappeler qu'aucun responsable ne pouvait se permettre de réclamer des frais supplémentaires. Cependant pour les écoles nationales, l'État a failli à ses engagements.

Des directeurs et directrices d'écoles nationales dans le département du Nord joints par la rédaction, ont confirmé qu'ils n'ont toujours pas reçu la contribution de l'État. "L'État n'a toujours pas versé la deuxième tranche pour l'année académique 2020-2021. Pour cette année nous attendons encore qu'il daigne agir" nous a déclaré une directrice en pleine préparation des examens de fin de l'année scolaire. "Depuis que je suis en charge de la Direction de l'école, je n'ai jamais reçu la totalité du montant prévu. L'État nous verse une tranche et c'est fini. Cette année c'est pire" a lâché entre deux remontrances à des élèves indisciplinés un directeur. "J'attends encore que l'État daigne agir. Cette année a été rude. Nous avons manqué de tout" a-t-il poursuivi.

Sans les frais de fonctionnement de l'État, certains directeurs nous ont confié qu'ils ont dû payer certains articles avec leur maigre salaire. Les établissements n'ont pas été repeints, les tableaux, les bancs n'ont pas été réparés.

On se plaint souvent de l'état de délabrement des écoles publiques. Les directeurs n'arrivent pas à faire fonctionner la machine faute des moyens nécessaires. À l'État d'enfin honorer ses engagements.

Jodel ALCIDOR


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