Gouvernance : Les Docteurs Ariel Henry et Claude Joseph ne parlent plus la même langue

Quelques heures après l’assassinat du Président Jovenel Moïse, l’existence d’un malaise entre le premier ministre nommé Ariel Henry et le premier ministre de facto Claude Joseph se pose comme réalité objective. Le premier ministre nommé, n’approuve pas toutes les décisions prises par celui qu’il présente comme son ministre et lance un appel au dialogue. Le Premier ministre a.i Claude Joseph, a, lui, choisi une stratégie qui semble gagnante, en faisant la cour à la communauté internationale.

Gouvernance : Les Docteurs Ariel Henry et Claude Joseph ne parlent plus la même langue

Après sa sortie sur les ondes de la radio Zénith suivie de la publication de ses déclarations dans un article publié dans les colonnes du journal «Le Nouvelliste» même aux yeux des plus sceptiques, un clash entre Claude Joseph et Ariel Henry s’impose contre la volonté du peuple souffrant.

Le Président Jovenel Moïse ayant été assassiné quelques heures avant son installation comme Premier Ministre, pour reprendre les mots de ce dernier, le Docteur Ariel Henry a été laissé sur le banc de touche par le Premier Ministre a.i, démissionnaire, Claude Joseph qui avait pourtant salué sa nomination. Ce qui ne semble pas faire plaisir au neurochirurgien.

Après l’assassinat du Président Moïse, le Premier Ministre a.i, Claude Joseph s’est imposé comme figure incontournable. Il a d’abord informé la population de ce qui s’était passé et ensuite a présidé un conseil des ministres à l’extraordinaire. Le docteur Claude Joseph a été très prolifique, points de presse, réunions avec la communauté internationale, publication d’arrêtés de déclaration de l’état de siège et quinze jours de deuil national attestent combien il s’est vite attelé à la tâche. Dès le premier point de presse, on a vu un Claude Joseph qui se voulait rassurant comme jamais avec une posture d’homme d’État en brandissant l’article 149 de la Constitution de mars 1987 amendée. Et cela n’est pas passé inaperçu.

Mis au rancart et visiblement agacé par l’attitude de Claude Joseph, Ariel Henry n’est pas allé de main morte. Après ses sorties sur les ondes de la Radio Zénith puis dans les colonnes du journal Le Nouvelliste, il a essayé de calmer le jeu lors de son échange avec Marie Lucie Bonhomme sur les ondes de la radio Vision 2000.

Rappelant que le feu Président Jovenel Moïse a toujours pensé qu’il n’y a pas de sacrifice trop grand pour le pays, Ariel Henry a invité les haïtiens à mettre fin aux querelles de chapelle, à prendre de la hauteur et faire montre d’abnégation pour que le pays passe ce cap difficile jusqu’à la prise de fonction de responsables élus. Et le Premier Ministre nommé connaît déjà la contribution qu’il doit apporter à l’atteinte de cet objectif.

 » Mon rôle est défini par la loi! Il est tracé par la loi!  » a-t-il martelé.  » Comme Premier Ministre nommé et c’est l’un des derniers actes du Président, a-t-il poursuivi, je suis le Premier ministre et je remplace comme Premier Ministre, le Premier Ministre Jouthe. Il y a un gouvernement démissionnaire. Le gouvernement démissionnaire a, par le départ du Premier Ministre Jouthe, a été conduit sur instruction du Président par l’un des ministres. On a pris et on lui a dit vous conduisez l’équipe en attendant qu’il y ait un nouveau gouvernement. Ça c’est ce qu’on appelle un Premier Ministre a.i.« 

N’ayant pas été installé et les membres de son gouvernement n’étant pas connu, Ariel Henry reconnaît que nous faisons face à une situation spéciale.  » Là on est dans un imbroglio. L’imbroglio qu’il y a c’est qu’il y a un gouvernement démissionnaire qui ne peut pas engager le pays et on a un gouvernement en devenir, nommé. Le seul membre connu qui est le seul membre légal de ce Gouvernement, c’est moi. Il faut en sortir« .

Comme solution à la situation actuelle, le Docteur Henry ne prescrit pas quatre solutions.  » On doit rapidement se sortir de cet imbroglio qui n’est pas bon pour le pays. Et donc il faut trouver un accord entre tous les partis c’est-à-dire de la société, les partis politiques, la société civile, trouver un consensus pour baliser comment nous allons mener la gouvernance de ce pays jusqu’à ce qu’il y ait des élus qui soient en charge. C’est-à-dire de maintenant jusqu’à la fin des élections, il faut que nous ayons un accord de la nation haïtienne sur comment nous allons procéder  » a-t-il martelé.

Tandis que le Docteur Ariel Henry prône un dialogue entre les forces vives de la nation pour trouver un dénouement heureux à la crise de légitimité de celui qui aura à mener la barque de la transition, Claude Joseph lui a choisi de faire du charme aux acteurs de la communauté internationale, ce qui semble fonctionner puisque la cheffe du BINUH (Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti), Helen La Lime, a indiqué que c’est lui qui dirigera le pays jusqu’à la tenue des élections.

Les autochtones n’ont donc pas leur mot à dire? Au peuple haïtien de s’élever enfin à la hauteur de l’héritage légué par ses ancêtres !

Stevens JEAN FRANÇOIS


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