Ariel Henry, audace? En-veux-tu, en voilà...

Ariel Henry, audace? En-veux-tu, en voilà...

Depuis quelques semaines, pris en chasse par les puissants gangsters de la bande à Izo (Village de Dieu, Bicentenaire), les membres du personnel du Palais de justice de Port-au-Prince ont dû prendre leurs jambes à leur cou. Des enjambements par les fenêtres à la Michael Jordan, des sauts et escalades improvisée par dessus des barbelés, les tripes qui se tordent de peur. Prévenus, greffiers, huissiers, avocats, juges, Commissaire du Gouvernement, Substituts, tous se livraient dans ce marathon sauve-qui-peut. Tout le monde est au courant de cette débandade.

Pourtant, quelques jours après ce malodorant incident, alors qu'il venait de se recueillir à la mémoire du feu Président lors de la première commémoration de ce crapuleux assassinat, le Premier Ministre Président, Ariel Henry, sans crainte d'un démenti populaire à l'unisson, à la question d'un journaliste sur l'invasion du Palais de Justice, crie «Fake News»! Tout cela pour nier qu'il y a eu un quelconque incident de ce genre, et se tourne le dos austère et convaincu du mensonge qu'il venait de cracher, avant d'être renforcé par le Ministre de l'Intérieur qui voulait assurer les arrières de son boss, par une audacieuse intervention auprès du journaliste qui n'en croit pas ses yeux.

Donc, d'un coup de chiffon imbibé d'eau d'asthme (d'audace), les Tout-Puissants Henry et Quitel ont défait la réalité, comme une machine à remonter le temps. Comme si rien ne s'était réellement passé, juste un songe pour les plus coriaces qui s'aventureraient à encore y croire... De grâce, par cette bien bonne démonstration de super-pouvoir à remonter le temps, pourquoi ne pas tout chambarder, et revenir au bon vieux temps des années trente, quarante, cinquante, pour mieux reprendre notre cap?... Car, nous nous sommes égarés de notre destinée, de notre voie depuis des lustres, et c'est si pénible, si impossible pour nous de reprendre le chemin. Abasourdis par le chômage, la faim, la soif, la crasse, le kidnapping, l'insécurité, la peur chronique, ce miracle ne serait fait qu'à point nommé. Mais, rien de tout cela, juste des manoeuvres pour nier la réalité, cette boue qu'on est tous dedans: certains y sont jusqu'au cou, d'autres y sont à la renverse et en prennent plein la gueule, et quelques autres s'y enlisent centimètre par centimètre. L'essentiel, et le plus dur, c'est qu'on y est tous ce, peu importe notre clan, notre classe... et c'est pestilentiel! Pourtant, nombreux sont ceux qui n'en sont pas conscients vu leurs avantages, leur pouvoir, leur accointance, mais qu'ils sachent que ce n'est qu'un leurre et ce ne sera bientôt que fugace, comme un nuage passant. La réalité est là, ce n'est pas un simple jeu d'audace, de poker menteur qui la changera par un claquement de doigt.

Si les deux plus Puissants chefs d'Haïti disent qu'il n'y a pas eu d'assaut de gang mené contre le Palais de justice de Port-au-Prince jusqu'à accoucher le délogement du personnel de celui-ci, pourquoi donc le titulaire du Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique met aux arrêts de simples agents de sécurité des lieux qui n'auraient pas fait poids face à la magnitude des bandits qui ont mis en déroute l'effectif policier présent ce jour-là? Jusqu'à ce jeudi 28 juillet, ces pauvres agents croupissent en prison, pour un fait qui n'est pas censé être arrivé?

Injustice ou incohérence dans le mensonge...

 

 

Étienne De Saint-Exil


Aucun commentaire

Contributions

Aucun commentaire !

Soyez le premier à commenter cet article.

Même rubrique

Les articles de la même rubrique


Ki lè li ye?
Jan bwè, jamè sou!
Avis de décès

Abonnez-vous à notre infolettre

Saisissez votre adresse e-mail pour recevoir une notification par e-mail de chaque nouvel article.

Rejoignez les 3 060 autres abonnés!

Appuyer sur la touche "Entrée" pour effectuer une recherche.

Articles populaires

Paramètre du site

Thème