Ariel Henry-BSA Montana : les dessous du jeu de correspondance

Ariel Henry-BSA Montana : les dessous du jeu de correspondance

À la surprise générale, Ariel Henry et le BSA ont repris contact trois mois après. Ils s'envoient des lettres. Mais, plus d'un restent sceptiques. On se demande bien jusqu'à quand va durer ce jeu de correspondance? Une chose est sûre, il n'y aura point de dévoilement puisque les parties se connaissent déjà très bien.

Cependant, derrière cette saga médiatique, se cachent les intérêts des uns et des autres. Ce n'est plus un secret, la politicaillerie obscurantiste haïtienne a un prix. L'un cherche à faire perdurer les négociations aux fins de rester aussi longtemps que possible au timon des affaires avec les conséquences néfastes incalculables. L'autre veut sortir sa tête de l'eau et se créer une place. Le temps passe, le dénouement se fait attendre et chacune d'elle fixe ses conditions alors qu'il y a urgence dans la demeure.

Les signataires de l'accord Montana n'avaient pas fait preuve d'intelligence. Ils croyaient pouvoir imposer par coup de communication leurs poulains Fritz Alphonse Jean et le PM Steven Irvenson Benoît. Ils se sont cassé les dents. D'ailleurs, le PM Ariel Henry était clair, précis et concis dans ses différents propos tenus au sujet de ce dialogue.

Puis, il a fait machine arrière et les deux parties ont convenu de la nécessité d'initier le dialogue. Ce qui a été de courte durée. Sans surprise, on a eu droit à un spectacle hideux de vérités contraires. Chaque partie avait sa version des faits et voulait passer pour celle qui avait fait preuve de bonne volonté. Si le dialogue avait échoué, c'était la faute de l'autre! Un long silence de trois mois s'est installé.

Après le fameux tête-à-tête dans la résidence privée de Magalie Comeau Denis, les deux parties ont convenu de la nécessité de renouer le dialogue. Et depuis, elles échangent des lettres. Apparemment, elles veulent prendre le temps de bien définir les modalités du dialogue. Assiste-on à un revirement des deux parties ou plutôt chacune cherche à déclarer son innocence, faire montre de bonne foi, bien avant l'échec du dialogue?

Le BSA va-t-il faire des concessions? Ariel Henry va-t-il démissionner et être du coup à la disposition de la justice haïtienne? Avec le temps, il s'est peut-être souvenu du contenu de ses échanges téléphoniques avec Bagio Félix, quelques instants après que celui-ci ait pris part à l'assassinat du Président Jovenel Moïse? Le BSA va-t-il lui donner la garantie qu'il ne sera pas inquiété? Cette tentative de renouer contact est-elle simplement pour faire montre de sa bonne volonté à la Nation ou plutôt à son patron dans la communauté internationale? Si ces deux parties arrivent à se mettre d'accord, le Secteur Démocratique et Populaire ainsi que les anciens leaders de l'opposition à Jovenel Moïse vont-ils accepter de perdre leurs "nouveaux" privilèges comme des enfants à qui on prend une sucette?

Une certitude s'impose! La sincérité n'est pas dans l'air. Dans ce jeu du chat et de la souris, les deux parties risquent de se faire prendre.

 

Jodel ALCIDOR 

Rédacteur en Chef


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