La grande désillusion!

La grande désillusion!

Jovenel Moïse a, apparemment, emporté avec lui dans sa dernière demeure, les fameuses forces vives de la nation. Ces personnalités, ces institutions toujours promptes à brandir la Constitution (la version qui va dans le sens de leurs intérêts ou une amalgame entre deux versions), à s'afficher comme défenseurs des acquis démocratiques, à se positionner comme chien de garde de l'État de Droit se sont tues! Jovenel Moïse n'est plus. Aux premières lueurs du 7 juillet, tous nos problèmes ont disparu.

Les leaders de l'ancienne opposition dite démocratique actuellement au pouvoir, officiellement ou en catimini, nous ont bien bernés. Ils sont arrivés à mener en bateau une bonne frange de la population. Dans leur tentative de renouer avec la réalité du pouvoir, face au refus du pouvoir de partager le gâteau avec eux, ils ont mis en place un fameux stratagème. Rendez Rudy Hériveaux fou ou sage, mais reconnaissez qu'il avait vu juste dans le jeu des "cafards"...

Des organisations de la société civile, des autorités dites morales, des fonctionnaires de l'État, des responsables d'institutions étatiques fatigués par la mauvaise gouvernance, la corruption, la dilapidation des deniers publics etc. ont vite adhéré aux mouvements de protestation, ils n'ont pas prêté attention aux messagers.

Rapidement, Jovenel Moïse est devenu la source de nos malheurs, l'homme qu'il fallait à tout prix chasser du pouvoir. Il fallait chasser les chenilles pour réparer tout ce qu'elles ont dévoré. Il ne faut surtout pas attendre qu'elles se transforment en papillons. Des institutions de la société civile, des regroupements de professionnels, des syndicats de travailleurs, des organisations de protection et défense des droits humains se sont vite muées, parfois inconsciemment, en structure politique avant la lettre. Les Petro Challengers tellement occupés à chasser Jovenel Moïse et sa clique du pouvoir ont accueilli dans leurs rangs des individus qui, comme lui, ont participé à la dilapidation des fonds. Ils ne se sont pas rendu compte qu'ils hypothéquaient ainsi toute chance de réalisation du procès après le départ de Jovenel Moïse.

Le fer de lance de l'opposition donnait la cadence! Peyi lòk! Même affamé, le peuple a tenu bon! Des militants politiques ont sué sang et eau. Ils étaient prêts à donner leur vie pour faciliter l'avènement d'une Haïti meilleure.

Depuis le 7 juillet 2021, Jovenel Moïse (Apredye) n'est plus au pouvoir. Ariel Henry (Toupwisan) trône en maître et seigneur. Il est le chef d'un Exécutif monocéphale, les pouvoirs législatif et judiciaire n'osent pas hausser le ton! Ariel Henry leur lâche des miettes. Pourtant rien ne va plus pour le peuple, le chômage, l'insécurité, l'inflation, l'insécurité alimentaire etc. défraient la chronique. Ariel Henry n'a jusqu'à date manifesté aucune velléité de réaliser les élections. Mais non, il n'a pas de penchants dictatoriaux. Sinon les "forces vives" de la nation se seraient déjà fait entendre! 

Si certains acteurs, enfin conscients de la machination dont ils ont été victimes par crédulité, choisissent de se taire, d'autres le font par bienséance. On ne parle pas la bouche pleine! Ils n'ont pas mis ce principe de côté comme leur fameuse "conviction" qui avait guidé le combat contre Jovenel Moïse et alliés.

 

Stevens JEAN FRANÇOIS 

Chef de l'Information


Aucun commentaire

Contributions

Aucun commentaire !

Soyez le premier à commenter cet article.

Même rubrique

Les articles de la même rubrique


Ki lè li ye?
Jan bwè, jamè sou!
Avis de décès

Abonnez-vous à notre infolettre

Saisissez votre adresse e-mail pour recevoir une notification par e-mail de chaque nouvel article.

Rejoignez les 3 060 autres abonnés!

Appuyer sur la touche "Entrée" pour effectuer une recherche.

Articles populaires

Paramètre du site

Thème